Euro 2016 : des stades critiques

Pour pouvoir organiser l’Euro 2016, la France devra opter pour une politique de rénovation ou de construction des stades. Pour qu’elle puisse défendre ses chances, la France doit présenter au moins neuf stades : deux d’au moins 50.000 places, trois d’au moins 40.000 places, quatre d’une capacité supérieure à 30.000 places ainsi que trois stades dits de réserve pour pallier de possibles retards. Les rapports Besson (compétitivité du football français) et Seguin (modernisation des stades) ont conclu que la France connaissait un retard important au niveau de ses infrastructures comparé à ce qu’exigeait l’UEFA pour l’organisation d’une telle compétition internationale.
Pour réduire les dépenses qu’engageraient une organisation aussi prestigieuse, la France pourrait se joindre à l’Italie pour une candidature commune. Pour mieux comprendre le dossier, un tour des caractéristiques des seize sites potentiellement candidats à l’accueil des matches est indispensable.
Nous pouvons commencer par une description des stades qui auraient besoin de rénovations plus ou moins importantes. Deux stades aujourd’hui seraient aptes à accueillir la compétition dans leur enceinte : le Stade de France (SDF), construit pour la Coupe du Monde 1998 d’une capacité de 80.430 spectateurs et le Stadium de Toulouse avec ses 36.508 places assises qui a été rénové la dernière fois en 2004. Cependant quelques retouches doivent y être apportées et notamment le SDF qui serait l’écrin de l’ouverture et de la finale de l Euro 2016.
Trois villes sont dans l’optique d’agrandissement et de rénovation de leur structure : Marseille et son Vélodrome qui compte actuellement 60.013 places, voudrait en contenir 70.000 à moyen terme ainsi qu’une couverture du stade et d’y installer commerces, complexe hôtelier et bureaux, pour une somme avoisinant les 160M€. En ce qui concerne le stade de Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne, les travaux consisteraient à passer de 35.616 places à 45.000 (par fermeture de deux des quatre virages) pour 2014 avec un prix qui s’approcherait des 100M€. Enfin Lens (en concurrence avec le nouveau stade de Lille) avec son projet à 50.000 places (actuellement 41.233) coûterait 100M€.
Nancy et son stade de Marcel Picot, qui compte 20.087 places, voudraient passer à 35.000 (dont 5.000 VIP) avant fin 2012 pour un coût de 45M€. Tout comme Marseille l’endroit pourrait être également dédié à la restauration et la détente.
Cinq projets sont également en stand-by.
Le plus beau, le Parc des Princes à Paris, se trouve dans l’inconnu. Avec sa capacité actuelle de 47.428 places, il ne serait plus adapté en termes de sécurité d’ici 2016. Le président du FC Nantes Waldemar Kita aimerait faire de La Beaujoire un stade à même d’accueillir l’Euro 2016. Pour cela, la capacité doit passer de 38.004 places à 50.000. Les stades de Rennes (Route de Lorient, 31.127 places), Bordeaux (Chaban-Delmas, 34.694) ainsi que Montpellier (la Mosson, 32.950) ne proposent pour le moment d’aucun projet de rénovation qui serait inévitable à l’obtention de l’Euro 2016.
Les cinq dernières structures sont des projets de construction de stades. Le premier et le plus avancé, concerne le nouveau stade de Lille (Borne de l’Espoir). La nouvelle enceinte qui devrait voir le jour en 2012 à été estimée à 282M€ pour la construction du stade même, et 200M€ supplémentaires pour les infrastructures annexes (routes, transports…).On notera que ce projet se réalise sous la forme d’un Partenariat Public-Privé (PPP) entre Lille Métropole et le groupe Eiffage.
Le projet ‘’Eurostadium’’ de Strasbourg prévoit 43.000 places et une enceinte nouvelle génération multifonctionnelle pour un coût total de 400M€ (200M€ pour le stade et 200M€ pour les annexes commerciales et loisirs). La ville de Nice à également le projet de construire leur nouveau stade. La capacité prévue sera de 40.000 places, digne des cinq plus grandes villes de France, d’une somme avoisinant les 100 M€. Livraison attendue pour le 1er semestre 2013. Les deux derniers projets s’opposent quant à leurs caractéristiques. Le premier se situerait à Nanterre en région parisienne. Le projet du nouveau stade multifonctions de 30.000 places accueillera les matches de rugby du Métro Racing. Prévu pour 2013, pour un financement privé de 150M€. Enfin, nous concluons ce petit tour d’horizon avec le projet de la ville et du club de Lyon. L’’’OL Land’’, qui se heurte à des oppositions locales, serait classé parmi les trois plus grandes enceintes de France grâce à une structure nouvelle génération multifonctionnelle et ses 60.000 places. Coût de l’opération 300 M€ (financement privé) pour une livraison prévue fin 2013. La France doit donc afficher sa politique de rénovation-construction pour pouvoir avoir une chance d’être choisie pour l’organisation de l’Euro 2016. (Photo : HOK sport architecture – document de travail OL Land)

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