Les pelouses synthétiques pointées du doigt
Dans une question écrite du 16 novembre 2017, M. Pascal Savoldelli interroge la ministre des sports au sujet des risques sanitaires liés aux terrains de football à pelouse synthétique. En effet, selon deux études publiées par les universités du Michigan et de Yale, aux États-Unis, les granulés dont sont faites les pelouses synthétiques des terrains de football sont conçus à partir de pneus recyclés. Ces pneus contiendraient ainsi des substances nocives tel l’arsenic, le chrome et le plomb. Toutes présentent des risques cancérigènes. Le sénateur rappelle que la France compte 4.700 terrains synthétiques. Aucune étude ni aucune norme ne contre-indique aux collectivités territoriales – principal pourvoyeur d’équipements sportifs en France – l’installation de ces pelouses. Au contraire, celles-ci sont même encouragées à le faire, si on l’en croit les dispositions du décret n° 2006-217 du 22 février 2006 modifiant l’article 17 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984, ainsi que le décret n°2009-341 du 27 mars 2009. Au regard de ces risques, notamment pour les enfants qui, partout dans le pays, pratiquent le sport le plus populaire de France, il semble indispensable que les pouvoirs publics éclaircissent le sujet de manière urgente. Aussi, il demande si le Gouvernement entend lancer rapidement une étude sanitaire sur le sujet.
La réponse des fabricants ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué du 4 décembre 2017, la Fédération des Acteurs des Équipements de Sports et de Loisirs (Fedairsport) a réagi, soulignant «que l’industrie toute entière veille à mettre à disposition des utilisateurs des surfaces sans danger et sans risque pour la santé». Avant de rajouter que «les systèmes proposés par les membres de Fedairsport répondent à toutes les normes en vigueur en France et en Europe; ceci inclut la conformité à la norme française NF P90-112 de décembre 2016 concernant les terrains de sport en gazon synthétique. Bien entendu, les différents produits utilisés par l’industrie sont aussi conformes à la Réglementation Européenne REACH». Le communiqué conclut qu’afin «de s’assurer de la sécurité de ces dispositifs, l’Europe et ses États membres ainsi que les États-Unis ont réalisé de nombreuses études scientifiques dont les résultats concluent à une absence de risque pour la santé.»