L’afsset publie un rapport sur les risques sanitaires liés aux piscines françaises

L’afsset (agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) a publié le 10 juin un rapport d’expertise sur les risques sanitaires liés aux piscines réglementées ouvertes au public. Le rapport stipule qu’un taux de piscine très satisfaisant répond à la réglementation des piscines françaises, notamment en matière de qualité microbiologique, ce qui n’écarte en rien tous les risques liés aux microorganismes comme les mycoses, verrues, etc.
L’afsset explique que le principal risque des piscines est chimique, lorsque les produits de désinfection de l’eau (chlore, brome, ozone, etc.) se recombinent avec des matières organiques présentent dans l’eau et apportées par les baigneurs. Ces produits ainsi formés sont des contaminants chimiques nocifs pouvant entraîner ou favoriser des troubles respiratoires, cutanés ou oculaires.

A titre de prévention de ces risques chimiques, l’afsset présente dans son rapport quelques préconisations :

– renforcement de l’hygiène corporelle : Pour réduire l’apport de matière organique et de pathogènes. Cela passe par un strict respect des mesures habituelles (douches savonnées, port de bonnet de bain, propreté, etc.). Les établissements pourraient plus accompagner les baigneurs en jouant sur l’agencement des locaux pour rendre évidents les points de passage, en mettant du savon dans les douches, en renforçant les injonctions d’hygiène, etc. Ces mesures simples et à faible coût sont très efficaces pour réduire la contamination de l’eau.

– une meilleure maîtrise des traitements : L’Afsset recommande une révision de la
réglementation à cet égard. Elle recommande d’instaurer un suivi de la qualité de l’air des piscines. Elle demande aussi le classement des piscines couvertes dans la catégorie des « bâtiments à pollution spécifique » ce qui entraînerait l’obligation de maintenir un débit minimum d’air neuf (60 m3 par heure et par occupant). Ce point apportera un bénéfice important pour les travailleurs. Pour l’eau, l’Afsset recommande des efforts pour réduire la quantité de matière organique présente. Cela passe par la mise en place d’une coagulation avant la filtration, par le suivi de paramètres nouveaux (turbidité, carbone organique total). Elle recommande aussi une mise à jour des paramètres de contrôle de la désinfection (suivi de la bactérie E-coli…). L’Afsset propose également de mettre en place des protocoles adaptés pour le nettoyage des surfaces et l’entretien des locaux. Ces milieux n’étaient pas pris en compte jusqu’ici par la réglementation.Enfin l’Afsset recommande d’instaurer un auto-contrôle continu obligatoire dans les piscines.

– Pour le cas spécifique des très jeunes enfants (typiquement moins de 2 ans), l’Afsset appelle à la vigilance, du fait de leur sensibilité particulière aux sous-produits de désinfection et de leur moins bonne maîtrise de l’hygiène. Il importe que les bébés nageurs aient un suivi médical s’assurant de l’absence de contre-indication (notamment antécédents respiratoires). L’activité devra se faire dans des bassins dans lesquels la qualité de l’eau est parfaitement maîtrisée (bassin spécifique, eau recyclée, personnel formé…).

– Pour le personnel travaillant dans les piscines, l’Afsset préconise un suivi médical renforcé en plus de l’évaluation des risques sanitaires.

Ces deux points bien maîtrisés permettraient de diminuer sensiblement la concentration en désinfectants dans l’eau (jusqu’aux niveaux de la réglementation allemande, soit 0,3 à 0,6 mg/L pour le chlore) et de faire chuter en même temps les taux de polluants, sous-produits de désinfection. Le bénéfice sera important pour toute personne fréquentant les piscines, à commencer par ceux qui le font régulièrement.

Photo : Eric Bretagnon / DPPI

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